Journée professionnelle de la semence de ferme 2019 : la semence technique

 

mardi 24 Septembre à Pauvres

10 heures à Pauvres, dans les Ardennes, sous un ciel sombre automnal, la station mobile de triage préparation de semences d'ABG services bourdonne dans la cour de l'entreprise agricole de Sébastien Mahaut. Le syndicat des trieurs à façon français a donné rendez-vous à ses partenaires pour échanger autour de la machine. « Nous avons besoin de partager nos connaissances métier et d'explorer les voies de développement possibles avec les différents acteurs concernés par les semences et les opérations de semis », explique Sylvain Ducroquet, Président du Staff.

 

Un esprit novateur apprécié

Sébastien Mahaut, agriculteur et entrepreneur de travaux agricoles, a toujours fait appel à un trieur professionnel de semences. « La qualité de tri et de préparation n'a rien à envier à la qualité observée des semences certifiées préparées en usine », note l'agriculteur. « Le débit de chantier de la machine me permet de préparer toutes mes semences en une seule journée. D'un point de vue économique, l'avantage est avéré. « Je divise par deux le poste semences. Du point de vue agronomique, je ne vois que des avantages à utiliser des semences produites localement. Elles sont mieux adaptées au contexte pédoclimatique de mon exploitation. Du côté de l'organisation du travail, cela me prend à peine plus de temps, mais j'y gagne en sérénité puisque mon approvisionnement ne dépend que de moi. Je maîtrise et j'ai la certitude d'avoir les semences voulues pour les semis, tant en choix de variété et qu'en termes de quantité », témoigne l'agriculteur. Aujourd'hui, Sébastien Mahaut découvre un autre avantage à travailler avec un trieur professionnel de semences. « Il me donne accès à des innovations pour faire évoluer mes pratiques », apprécie-t-il. « D'abord, je peux différencier les traitements des lots de semences en fonction du niveau de risque des parcelles. Cela permet de réduire les matières actives utilisées et aussi de réduire les coûts », note Sébastien Mahaut. « Nous savons programmer et planifier les chantiers pour effectuer autant de lots que nécessaire », confirme Julien Grasset, dirigeant d'ABG Services et Vice-Président du Staff. « C'est avant tout une question d'organisation et d'échange d'informations structurées entre l'agriculteur et son prestataire », constate Julien Grasset qui invite, au nom du Staff, les professionnels du Conseil agronomique à échanger avec les trieurs sur cette question.

 

Une profession à l'écoute de ses clients et partenaires

Une profession à l écoute de ses clients et partenaires

 

De la semence low-cost à la semence technique

« La semence de ferme a longtemps été présentée comme une semence “low cost” aujourd'hui elle est en droit de revendiquer un statut de semence technique », considère Sylvain Ducroquet. D'abord, les machines ont considérablement évolué durant la dernière décennie. « Aujourd'hui, nous emmenons dans les fermes toutes les techniques de triage les plus sophistiquées », annonce Julien Grasset en accompagnant le geste à la parole. Le tour de machine permet aux participants de découvrir les différents éléments : ébarbeur, trieur rotatif, colonne densimétrique, doseur, mélangeur à injection directe, conditionnement, étiqueteuse, mesure du PMG. La qualité de travail est optimale et les semences de ferme professionnelles offrent un calibrage parfaitement homogène, très apprécié par les adeptes des semis de précision. La profession va encore plus loin dans la technicité. « Des trieurs ont déjà développé des machines spéciales avec des trieurs alvéolaires ou des trieurs optiques pour répondre à l'évolution des besoins spécifiques des producteurs agricoles, qu'ils soient biologiques ou conventionnels », ajoute Sylvain Ducroquet.

 

Julien Grasset présente l'ébarbeur situé en tête du circuit de triage

Julien Grasset présente l ébarbeur situé en tête du circuit de triage

Comme Julien Grasset, les trieurs dévelopent des machines de plus en plus performantes

Comme Julien Grasset, les trieurs dévelopent des machines de plus en plus performantes

Colone densimétrique pour extirper les résidus les plus fins et les plus légers

Julien Grasset ABG Services

Colone densimétrique pour extirper les résidus les plus fins et les plus légers

DFI-presse - Staff

Une information précise dès l'ensachage, des rapports de chantier disponibles aussi en ligne

Une information précise dès l ensachage, des rapports de chantier disponible aussi en ligne du client aussi en ligne

Le PMG indispensable aux semis de précision est calculé immédiatement pour chaque lot

Le PMG indispensable aux semis de précision est calculé immédiatement pour chaque lot

La semence en toute confiance

La semence en toute confiance

 

Stimulateur de nouvelles pratiques

Pascal Gaultier, responsable application Traitement des semences du groupe UPL, confirme l'intérêt des agrochimistes pour la pratique des traitements différenciés. « Il faut avoir plus de discernement dans les applications. Pour autant, l'agriculture ne peut pas être naïve et croire qu'elle pourra se passer de produits de traitement impunément, sans pertes significatives de rendement. Les maladies et les ravageurs ne feront pas de sentiment. Tant que les surfaces cultivées sans traitement étaient limitées à quelques pourcentages de la SAU, les maladies et les ravageurs pouvaient être contenues. « Qu'en adviendra-t-il quand les barrières tomberont, si les surfaces sans traitement devenaient importantes ? », interroge le spécialiste. « Déjà cette année, nous avons observé une recrudescence inquiétante du charbon nu (Ustilago nuda) ou de la carie du blé provoquée par les champignons tilletia dans certains secteurs. Nous assistons aussi au développement de nombreux foyers de taupins depuis le retrait des insecticides systémiques », explique-t-il. « Réserver les traitements qui ont fait la preuve de leur efficacité aux secteurs à risque est une stratégie d'application qui nous intéresse », admet le représentant de la multinationale indienne qui vient d'absorber, en février 2019, la firme agrochimie Arysta LifeScience, elle-même impliquée dans le développement de biosolutions (biocontrôle et biostimulants). UPL entend « apporter des réponses techniques disruptives en remplacement de toutes les solutions conventionnelles qui ont déjà quitté le marché ou qui vont sortir dans les prochains mois. »

 

Sylvain Ducroquet, Président du Staff et Pascal Gaultier, spécialiste traitement de semences d'UPL openAg échangent sur l'évolution des pratiques

Sylvain Ducroquet, Président du Staff et Pascal Gaultier, spécialiste traitement de semences d UPL openAg échangent sur l évolution des pratiques

 

La semence connectée

Les trieurs considèrent qu'ils jouent un rôle de vigie sanitaire. « Nous observons les maladies dans les graines que nous trions. Nous serions tout à fait disposés à participer à des réseaux d'observation. Le temps est venu de mieux partager l'information entre les différents métiers de l'agriculture, pour rendre les pratiques plus intelligentes », développe Sylvain Ducroquet. Une suggestion très bien accueillie par la profession des réseaux d'épidémio-surveillance des cultures. « Nous sommes limités aux observations en cours de cultures. Les réseaux d'épidémio-surveillance ne sont pas organisés actuellement pour remonter des données sur les maladies de fin de cycle. Les observations des trieurs pourraient avoir un grand intérêt », estime Maryse Mériau, Coordinatrice régionale et animatrice Surveillance biologique des territoires de la Région Centre. Affaire à suivre. Les trieurs se sont déjà investis dans la création d'outils de remontée et de partage d'informations (culture en mélanges variétaux, voir journée professionnelle de l'an passé). http://trieur-semences.fr/index.php?page=recit-journee-decouverte.

 

Un poste de vigie sanitaire sur la fin de cycle

Un poste de vigie sanitaire sur la fin de cycle

 

La semence augmentée

L'expertise des trieurs professionnels dans la maîtrise des enrobages de semences est aussi appréciée par les acteurs des nouveaux produits de biostimulants. Antoine Vielliard, Directeur marketing des spécialités agricoles de Solvay, a fait le déplacement depuis Paris pour s'informer sur les réalités de chantier de préparation de semence de ferme. Non pas pour les activités historiques de producteur de bicarbonate ou de PVC du groupe belge mais au titre de son activité plus discrète de formulateur de substances pour l'agriculture héritée de Rhodia-Rhône-Poulenc. « Nous travaillons au développement de nouveaux produits d'origine organique pour anticiper la réduction des produits chimiques de synthèse », pose le manager. Dans le cas présent, Solvay et son partenaire Vesagro explorent avec l'entreprise de tri ABG Services l'utilisation de son nouveau produit S-Boost, pour lutter contre le stress hydrique à la levée. « D'abord imaginé pour les climats secs, ce produit à base de matière végétale (Cyamopsis psolaroides) agit en mobilisant l'eau du sol par effet de capillarité pour la concentrer autour de la graine. Il stimule ainsi la germination et le développement racinaire de la plante » explique Antoine Vielliard, qui assure une totale biodégradabilité au cours du cycle de la culture. Avec l'augmentation des aléas climatiques, la solution peut aussi présenter un grand intérêt pour les agriculteurs des régions tempérées. Le principe des mobilisateurs hydriques est déjà commercialisé par Limagrain pour les semences maïs grain et ensilage, en association avec une bactérie rhizosphérique sous le nom commercial de Starcover. Les applications sont très larges, autant pour les cultures maraîchères (cornichons en Inde ou tomates en France) ou pour les grandes cultures en Europe. Le traitement aurait probablement été indiqué pour limiter les accidents de levée des colzas semés à l'automne 2018. Faut-il l'employer en application systématique ou le réserver à des parcelles séchantes ? L'industriel manque encore d'expérience pour le dire, c'est pourquoi il a besoin de faire des essais en grandeur nature et en situation réelle. « Les professionnels de la semence de ferme nous apportent à la fois leur maîtrise de l'enrobage et leurs connaissances du marché. Ce sont des partenaires précieux pour permettre la démocratisation rapide du produit et en faire bénéficier le plus grand nombre d'agriculteurs », explique Thierry Sclapari, cofondateur de Vesagro, une start-up spécialiste de la diffusion de techniques agricoles innovantes.

 

Les industriels attentifs aux explications du professionnel de la semence de ferme en compagnie de la presse spécialisée

Les industriels attentifs aux explications du professionnel de la semence de ferme en compagnie de la presse spécialisée

 

à propos du Staff

En 2019, le Staff regroupe 44 entreprises exerçant une activité de tri-préparation de traitement de semence. Les entreprises du Staff cumulent ainsi plus de 100 stations mobiles de tri-préparation de semences et emploient environ 120 salariés. Elle préparent près de 25 % des semences de céréales semées en France. Contact : Président Sylvain Ducroquet 06 77 79 22 37 Vice-Président Julien Grasset 06 03 41 79 00 site web : trieur-semences.fr Photo DFI-presse f.delaunay@dfi-presse.fr

 

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03.03.2023
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15.12.2022
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